Questions fréquentes

Est-ce que les abeilles sauvages piquent ?

Etant donné la diversité des abeilles sauvages, il est impossible de donner une réponse générale. Nous pouvons cependant considérer quelques éléments :

Bien que le venin des abeilles de ruches et des bourdons soit allergène (nombreuses allergies connues), celui des autres abeilles sauvages ne l'est pas du tout (les bourdons sont génétiquement très proches des abeilles de ruches). Un cas (unique ?) de réaction allergique à une espèce d'abeille sauvage est connu à ce jour. Généralement leur venin, s'il arrive à être injecté n'a que très peu d'effets. Les abeilles de ruches possèdent un dard denté. Une fois entré sous la peau, il leur est impossible de retirer leur dard. En essayant de sortir leur dague, les abeilles se l'arrachent avec une partie des organes abdominaux ; éventrées, elles meurent en peu de temps. Mais le venin libéré diffuse des odeurs (phéromones d'attaque) qui signalent le danger aux autres abeilles de la colonie ; d'autres arrivent  alors pour défendre la ruche. C'est souvent ce comportement social qui a un caractère dangereux puisqu’il engendre un nombre important de piqûres.

D'autre part, seules les abeilles femelles piquent (le dard est un organe de ponte modifié), vous ne risquez donc rien de la part des mâles (c'est aussi vrai pour les abeilles de ruches).

Il est aussi intéressant de souligner que la peau de l'homme est épaisse, et qu'une grande majorité des abeilles sauvages ne parvient pas à la transpercer, ce qui les rend totalement inoffensives pour l'homme.

Enfin, les abeilles sauvages sont très peu agressives, et il faut vraiment les embêter avec insistance pour se faire piquer. Il est donc sans danger de les observer !

Est-ce que les abeilles sauvages font du miel ?

Le miel est une réserve de nourriture imputrescible (qui ne pourrit pas) pour les abeilles vivant en colonies afin de passer l'hiver. Il faut donc discerner 2 éléments qui conduisent à la fabrication du miel : la vie sociale et la pérennité de l'espèce (durée de vie supérieure à 1 an).

Chez les abeilles, les seules espèces eusociales (véritablement sociales) sont les abeilles mellifères et les bourdons (environ 50 espèces). La quasi totalité des autres espèces (950 environ en France) sont solitaires. De plus, contrairement aux abeilles de ruches (Apis mellifera), les bourdons (Bombus spp.) ne passent pas l'hiver en colonies (on trouve une exception dans le sud de l'Europe, sur les iles de Porquerolles en France). Ainsi, comme cela se passe chez les guêpes seules les futures reines passent l'hiver à l'abri, attendant l'arrivée des beaux jours pour donner naissance à une nouvelle colonie vouée à ne vivre qu'un an.

Est-ce que les abeilles sauvages vivent dans des ruches ?

A l'inverse des abeilles mellifères (Apis mellifera, appelées aussi abeilles des ruches et abeilles domestiques) et des bourdons, la quasi totalité des abeilles sauvages sont solitaires. Elles fabriquent des nids individuellement dans différents types de supports et avec des matériaux très divers. Bien que 80% des abeilles sauvages nichent dans la terre, où elles creusent des galeries pour pondre leurs œufs, on connaît de nombreuses espèces qui nichent dans les tiges, dans le bois, et même entre les pierres.

Est-ce qu'il y a des reines chez les abeilles sauvages ?

La présence d'une reine est caractéristique des insectes sociaux (fourmis, termites, abeilles des ruches, bourdons). Les abeilles sauvages étant quasiment toutes solitaires, il n'y a pas de reine.

Toutefois, on trouve tous les niveaux de sociabilité chez les abeilles. Les espèces solitaires sont isolées, les espèces grégaires se réunissent pour pondre dans de véritables bourgades.

Tandis que les espèces sociales se divisent en (1) colonies sub-sociales, où une femelle domine et pond, tandis que les autres remplissent le rôle de butineuses, les récolteuses ou les gardiennes et (2) des colonies dites eusociales où les castes sont établies et la reine est morphologiquement différentes des ouvrières (dont les pièces génitales sont atrophiées).

Le bourdon est-il le mâle de l'abeille domestique ?

Les bourdons ne sont pas les mâles de l’abeille domestique. Il s’agit d’espèces à part entière. La confusion vient du fait que le mâle de l’abeille domestique est souvent appelé «faux-bourdon». Comme l’abeille domestique et les guêpes sociales, les bourdons vivent en colonies. La colonie est fondée par une reine au printemps et donne naissance à de nombreuses ouvrières qui partent butiner pour nourrir la colonie. En fin d’été, des mâles et des jeunes reines apparaissent et s’accouplent. La colonie s’éteint alors et seules les jeunes reines fécondées survivent à l’hiver. Elles fondent de nouvelles colonies au printemps suivant, le plus souvent dans un ancien nid souterrain de rongeur ou dans une pelote d’herbes ou de mousses sèches.*

* : Terzo et Rasmont 2007